mercredi 30 décembre 2015

Comme une porcelaine ou un biscuit.

Avant je n'étais pas fan de soins cosmétiques ou de maquillage. Cela m'énervait, me prenait du temps ou encore me faisait plus mal qu'autre chose (spéciale cassedédi à vous Biactol et nettoyant Nivea "peaux jeunes"). Mais j'ai toujours eu, par éducation, le réflexe de prendre soin de ma peau. Beh oui dans le Sud toutes les gamines/ado font très attention car entre le vent, le soleil et les embruns de la mer, il vaut mieux se protéger un minimum.
Donc ce que certaines appellent le "layering" bah on connait depuis biiiiiieeeeen longtemps.
Ainsi, en cette super chaude fin d'année (bordel de dieu je sors en claquette dans la journée !), je me livre ou plutôt ma peau se dévoile à tes yeux Lecteur. T'en a rien à péter sans doute mais ce n'est pas grave.

Généralement, matin et soir je lave ma frimousse avec un savon doux de préférence de la marque Bioderma (surtout leur gel nettoyant pour le corps). Leurs produits ne sont pas agressifs et ne tirent pas ma peau en mode string des 90s. Le vrai petit secret de mon nettoyage efficace réside dans ça :




La super éponge konjac.
En effet, je ne peux pas trop faire de peeling et autres masques/gels nettoyants pourvus de pitites billes exfoliantes car cela me NIQUE-SA-MERE-LE-DERME. Bordel si je devais recevoir 10e à chaque larmes versées avec ces conneries, je pourrais largement me payer un kotatsu made in japan et me le faire importer avec Dir en Grey en supplément.
Ainsi, Konjac sama est très cool car l'éponge exfolie certes mais en douceur. Certaines éponges sont même étudiées pour les peaux encore plus sensibles/matures/sèches etc. Bref Konjac sama est cool. Qui plus aujourd'hui c'est très facile d'en trouver. Sur Paris vous aurez la boutique vegan mania (ou même son site) qui en propose toute une flopée. D'autres sites en vendent également.

Donc après avoir moussé Konjac sama avec Bioderma san (coquinous va) ensemble et rincé, je prends un coton (souvent les gros carrés pour bébés là, c'est super, un seul pour se démaquiller et se laver quasiment = yay !) jetable ou non et le mouille avec...


Oui bon là d'accord pas forcément tout le monde connaît mais honnêtement c'est LE truc de mémé qu'on se transmet de mama à figlia chez wam. En plus d'être un remède naturel contre les orgelets (et wé !), l'eau de bleuets décongestionne la peau et la détend; pratique quand vous avez des cernes et que vous êtes bouffies ou encore stressée et polluée de la journée. Seul désavantage, ça pue un peu mais l'odeur ne reste pas sur la peau. Cela se trouve en parapharmacie pour pas grand chose genre 6e à tout péter. Bon après, si on est le soir, l'eau de bleuet est utilisée à la suite de...


La lotion micellaire !!!!! Alors là les peaux sèches, vade retro satana c'est pas pour toi ou alors en petit nettoyant seul ! Mais bon, le renard a le poil graisseux et sec, donc le Renard doit virer toutes les impuretés de sebum et autre au risque de voir son super poil soyeux pulluler de points noirs. #Yummy.
J'alterne souvent les marques de lotion, pour le moment celle-ci me convient bien car pas de sensations de tiraillement.
Naturellement ensuite, Renard va s'hydrater.

Maintenant remplacé par la crème de jour Natura Siberica. Beh oui ce tube-ci a fini entre temps 8D.





Et ouais pas moins de 3 crèmes pour s'hydrater, quand on aime on ne compte pas. Et encore, comparé à d'autres je suis moins pire.
Pour l'hydratation de base, j'ai deux crème : Celle de chez le petit olivier qui me permet de commencer à corriger ces connasses de rides (et oui j'ai 25 ans mais cela ne dispense pas) qui pourraient commencer à vouloir sortir, et une crème hydratante de base. Celle-ci de chez Monoprix était bien mais je la recommande à des gens ayant besoin d'une plus forte hydratation, pour moi c'était trop par moment.



Maintenant j'utilise la crème de jour à l'orpin rose de Natura Siberica. Bien fluide et elle pénètre très vite sans pour autant être lourde. Bref youhou.

Vient ensuite ce petit bijoux qui détruit mes cernes. Pour ceux qui me connaissent et surtout connaissent mes études, le sommeil est quelque chose qui fait cruellement défaut. Les cernes sont donc des amies de longue date.
Natura Siberica est une marque sibérienne qui a pour but d'utiliser les herbes et fleurs de la toundra (patrimoine national coucou) dans leurs produits. En plus d'être bio et ne semblant pas tester sur les animaux (tout du moins le produit fini), cette marque a créé la première ferme biologique pour cultiver la flore utile à la création des produits. Les populations locales sont mises à contribution pour la cueillette mais également sur leurs connaissances sur le temps, la culture et le respect dû à cette nature. Vous pouvez la trouver chez Monoprix en ce moment. Leur gamme fait tous types de peaux, également pour le masculin et pour les cheveux.
Et oui les prix sont raisonnables !

Pour en revenir à cette crème, oui elle marche. Au bout de 2 semaines j'avais une très grosse amélioration : yeux moins gonflés, veines moins apparentes, creux sous les yeux moins... creux ? Bref, ce n'est pas non plus un produit miracle, néanmoins couplet avec un anti cerne ou une simple BB cream (ERBORIIIAAAAAAAAN), pas besoin de plus pour avoir l'air fraîche, pimpante telle une Brigitte Bardot en bikini à ST Trop' (avec la choucroute en prime !).

Bon pour le maquillage c'est facile, je me met juste de la BB cream erborian avec ou non une poudre verte contre les rougeurs, du pastel à sourcil, du liner et du mascara et pi c'est tout !


Je finirais cet article avec une douceur mélancolique. Cette musique résume mon 2015 avec suffisamment d'éloquence.




Ainsi À toi que je ne connais pas, je te dis Je t'aime.

dimanche 6 décembre 2015

Les doigts roses.

À mesure que le temps passe,
Mon âme se lasse.
Le noir emplit mes yeux,
Le froid mes os et peu m'émeut.

Machinalement, mon corps répète
Puis s'arrête.
Puis recommence,
Pour de nouveau se perdre dans un sommeil à la limite de la transe.

Il est compliqué de se sentir exister
Lorsque, malgré vos divagations aérées,
Votre corps ne ressent plus.
Il est comme vide et perdu

Dans le monde qui l'entoure.
Néanmoins, un moment permet son retour
Dans la Vie.
C'est lorsque les yeux endormis

Voient Aurore.
Munie de ses beaux atours,
Aurore glisse sur l'eau,
les nuages et le ciel. Ses faisceaux

Lumineux transperçant la vue.
Aurore se révèle pour le Jour.
Disparaît en lui et devient aussi transparente que nue.
Et mon âme pansée part pour un nouveau tour.






samedi 28 novembre 2015

Le bonheur en de simples choses.

Oh Lecteur de mon coeur, Adoré de mes heures internet et confus Inconnu de la blogosphère, j'espère que tu vas bien.

Car personnellement, c'est globalement mon cas; des soucis de santé toujours mais on tient le coup.
J'ai vécu une chouette pause dans mon stage (un WE de 4 jours à Monaco est comme une pépite d'or) et j'en ai profité pour rendre visite à mon autorité supérieure. Accompagnée de mon mini tyran bien évidemment.



Outre dormir, manger, papouiller le mini tyran et stresser à l'idée de ne pas obtenir mon stage tant convoité, j'ai pu exécuter les petits rituels que j'ai à Marseille : aller chez Emmaüs, voir la mer, boire du thé en terrasse au soleil et marcher.
J'aime beaucoup aller chez Emmaüs car j'apprécie cette idée de recyclage de l'objet, de partage et de pérennité. Pour moi, un objet a d'autant plus de valeur qu'il a une histoire. 
En plus j'aime fouiner, passer des heures à chercher, regarder, m'extasier sur la cochonnerie la plus kitch comme le plus bel objet. Allez chez Emmaüs, en fripe ou aux puces avec moi, vous repartirez forcément avec quelque chose que vous ne pensiez même pas trouver.
Cette semaine, contrairement à la dernière fois, j'ai été particulièrement raisonnable. Oui oui oui c'est possible. Moune par contre... Bon je dois l'avouer c'est de ma faute, j'ai eu le malheur de lui trouver deux Moustiers Jacques Lallier. 


Pour ma part, j'avais en tête de trouver un bon gros pull cocooning pour rester à la maison avec du thé en regardant le temps passer par la fenêtre.
Au final j'ai également trouvé un Pyrex Classic Kitchen Lag Shaker à vinaigrette, une verseuse à café (que j'utiliserais pour le thé évidemment) en porcelaine de Limoges et deux pulls en maille fully fashion. Bref happy Angie.


Après cette ruine considérable *koff*, Moune et moi sommes rentrées pour manger un bout puis partir en direction du salon du chocolat situé près du Mucem. Mais en grandes folles, évidemment, nous avons choisi d'y aller à pied.



Je suis pas une connasse en Stan Smith mais en Air Max. Merci, bisous.
Nous avons marché pendant un long moment (plus d'1h très facilement) mais le vent s'est arrêté et les nuages se sont agglutinés. Puis vint la pluie et la grêle. Joyeux quoi. Mais c'était assez drôle d'entendre les marseillais dire : "ah bah elles sont là les premières ?" ou encore "oh non j'avais prévu que ma doudoune aujourd'hui.". Oui les changements de temps sont monnaie courante à Marseille.

Weather is a serious business.
Mais la température m'a permis/donné l'excuse de ramener ce butin de sucreries. Notamment des macarons au coquelicot; et je ne parle pas de ces horreurs de macarons parisiens, non je parle du VRAI macaron, à la douce saveur d'amande et à la texture de gâteau. Oh et aussi une superbe confiture nommée "Favorite du Roy" au fruits rouges et champagne (Hana je pense à toi).




Et même mini tyran est gracieux maintenant.




enfin presque.

dimanche 15 novembre 2015

Sub cujus imperio suma libertas


Un travail rapide, dans l'urgence et l'émotion. Une Marianne à nu, le coeur explosant, des perles rouges aux yeux mais toujours droite et fière.
Les mots sont l'ancienne devise de Marseille. Mon coeur est aux deux villes et cette devise, autant que celle de Paris, représente ce que nous sommes : Sous quelque empire que ce soit liberté entière.

Car il faut Vivre, Chanter, Aimer, Danser, Manger, Boire, Faire l'amour bref être ce que nous sommes : des êtres humains ne pliant pas face à la bêtise, l'ignorance et la stupidité.
L'histoire de France est jalonnée de faits tout aussi sordides mais, tels des morbacks (oui la comparaison n'est pas flatteuse mais cela montre à quel point nous pouvons êtres chiants également), nous tenons et perdurons. 

Alors à toi qui veut haïr saches que malgré tout je vivrais et aimerais l'être humain qu'importe sa religion, sa couleur et autre imbéciles étiquettes. Je l'aimerais cet enfant de l'univers. Du plus profond de mon coeur et mon âme.

samedi 7 novembre 2015

Rien ne vaut une douce maman - L. Tolstoï, Anna Karénine

Parce qu'avoir une citation de Tolstoï cela poutre un peu beaucoup. Mais, en même temps, celle-ci est si vraie. Enfin pour ceux qui ont une bonne relation avec leur mère.

Et parce que je ne pouvais pas évoquer une autorité supérieure sans une autre.

Elle est beaucoup de choses. Très protectrice mais aussi un peu trop abnégation power sur les bords. Sans doute son éducation chez les Ursulines. Elle a beaucoup de culture et est assez curieuse bien que dubitative sur beaucoup de choses. Elle commence enfin a vouloir vivre un peu. Elle aime les couleurs chaudes. Elle a appris le braille.

C'est d'ailleurs cette anecdote que je vais raconter et cela sera amplement suffisant.

Donc ma divine mère n'y voyait pas. Mais quand je dis cela je ne mâche pas mes mots : enfant, elle n'y voyait pas à deux centimètre si bien qu'elle était considérée comme aveugle. La vieille garce lui reprochait tout et "en plus elle n'y voit pas"; rien pour plaire la pauvre fille.
Alors elle a été envoyée à Marseille pour être soignée et apprendre à se débrouiller. Sa journée se rythmait entre la vie et l'école chez les soeurs de la fondation Arc-en-ciel et l'hôpital l'Hôtel Dieu (magnifique bâtiment aujourd'hui transformé en véritable hôtel). Tous les jours, elles et d'autres enfants descendaient la Montée de l'Oratoire, le cours Pierre-Puget puis la rue Breteuil, le cours Jean Ballard et enfin longeaient le Vieux Port jusqu'à arriver à l'hôpital. Si vous êtes déjà allés à Marseille vous savez que cela fait une sacrée trotte à patte. Car la Montée de l'Oratoire est situé juste en dessous de la Bonne Mère; d'ailleurs ils y allaient pour l'office du matin tous les dimanches.

En bref, la vie de ma mère cela n'a jamais été simple et ce, depuis le début.

Tu la téma ma magnificence ?! Pierre Puget était un artiste marseillais. Sur la statue il est écrit "Les Marseillais rendent hommage à celui devant qui le marbre tremblait". Nous n'exagérons jamais.

Une bulle de verdure dans la cité phocéenne. Une bulle qui a plus de 200 ans.

À l'occasion du 1er Novembre, Moune et moi sommes montées à la Bonne Mère pour déposer deux cierges dans la crypte de la Vierge. Cela a été l'occasion d'une bonne balade sous le soleil d'hiver. J'aime l'hiver à Marseille : l'air y est froid et sec, le soleil brille toujours, tu peux boire un thé fumant sur les terrasses tout en sentant l'iode de la mer. Si un jour je dois revenir m'installer, ce sera ici. Marseille est ma seconde Mère.
Involontairement, je suppose, Moune m'a fait passer par une partie du chemin qu'elle empruntait enfant. Je suppose qu'ayant récemment vécu ses opérations des yeux, elle voulait revivre son enfance aveugle et "revoir" ce qui avait été son univers pendant presque 5 ans. Elle avait 5 ans quand elle est arrivée à Marseille. On a donc déambuler dans la colline Puget. Je me gausse encore en pensant aux parisiens se plaignant de grimper Montmartre; mes pauvres chéris, ne venez jamais ici, des collines il n'y a que ça. Mais bref, la colline est parcourue d'un silence quasi religieux alors qu'elle est ultra fréquentée par les enfants et les familles.
Il y a aussi deux autres statues : Louis Braille et le père Louis-Toussaint Dassy. L'un a créé un moyen d'écrire et de communiquer basé sur un encodage militaire (encore utilisé à l'heure actuelle) et l'autre est le co-fondateur de ce qui a sauvé ma mère. Je dois avouer qu'en face de ces deux statues, j'ai peiné à retenir mes larmes. Moune me parlait d'eux avec un amour proche de l'idolatrerie mais j'ai retenu une phrase en particulier :

Tu vois moi je ne voyais rien et on avait rien pour nous aider réellement. 
Ces gens se sont penchés vers des êtres comme moi. 
Des êtres qui, aux yeux de presque tous, étaient une perte de temps.

Malgré l'émotion nous avons continué. La Bonne Mère n'était plus très loin, nous sommes montées par le chemin de Croix, toujours sous le soleil radieux.
Nous avons regardé la mer et Marseille fourmiller sous nos yeux en compagnie de gens de toutes les origines, de toutes les religions, de toutes les nationalités. Elle est la Mère de Marseille, affectueusement les musulmans l'appellent Oummi ou Unma, les juifs lui rendent grâce, j'ai même vu des bouddhistes venir lui rendre hommage etc... Lors du siège de Marseille par les Nazis, les marseillais se sont battus bec et ongle pour la libérer; qu'importe mourir si Elle était libre. Bombardée, à moitié détruite, Elle a tenu jusqu'au bout, a été réparée et salue toujours sa jumelle par de-là la mer.


Oui même les huissiers.

Et oui, il y a des répliques de bateaux accrochés un peu partout. La tradition est d'apporter une image ou une réplique miniature pour bénir le bateau.


La basilique fourmille de détails. On peut y passer des heures entières.

Après les bondieuseries, j'ai réussi à pousser ma mère à passer par la rue où se trouvait ce qui avait été "chez elle". La Montée de l'oratoire, même que plus loin on avait droit à une merveilleuse boutage marseillaise :

Oui c'est une avenue.
Mais bref, une fois arrivées devant le 8 Montée de l'oratoire. Moune était hésitante devant la sonnette, j'ai appuyé à sa place. Vigoureusement. Au bout de la troisième fois, une petite soeur nous a ouvert. Elle avait un nom trop cool : Soeur Georgette. Moune lui a expliqué ce qu'elle avait vécu et là, je crois sincèrement que son coeur a eu une épiphanie, la soeur lui gentiment proposé d'entrer et de revoir l'endroit. Elle lui racontait toute son histoire, les moments, la façon dont c'était organisé auparavant, elle touchait les objets. C'était très émouvant de la voir ainsi.
Pendant 1h, ma mère était redevenue une enfant.
L'apothéose fut quand la soeur lui proposa de venir dans la chapelle.
J'ai laissé ma mère tranquillement prier; j'entendais ses pleurs légers. J'ai demandé l'autorisation à la soeur et j'ai pu prendre cette photo.
Elle a toute l'émotion et la simplicité de l'être humain.




Nous sommes reparties vers la mer. À temps pour voir un coucher de soleil qui venait clore cette douce journée. Alors que le soleil se couchait, de la musique bourdonnait dans mes oreilles. Doucement, comme un souvenir.




(Cela vaut également comme samedi de l'interlude musical x 2)

dimanche 25 octobre 2015

“Dans une prochaine vie, papa, j'aimerais te reprendre comme père.” - Bernard Werber

Mr. Sous des Fuki dans le jardin botanique de Londres. Il avait du mal à croire qu'une "plante" soit plus grande que lui.

Le 17 octobre dernier était l'anniversaire de mon père.
Cette année fera 8 ans qu'il a disparu un soir de 1er décembre.

Je ne peux pas dire qu'il a été un bon ou un mauvais père, je pense qu'il a fait du mieux qu'il pouvait du fait de ses propres démons. Il n'aimait pas parler, ne savait pas faire de câlins, n'appréciait pas que l'on bouge son atelier ou que l'on soit là quand il cuisinait. Il aimait le tabac gris, les roses jaunes, cuisiner du sanglier qu'il avait chassé, la moto, s'asseoir pour fumer la pipe en écoutant des vinyles devant un feu. Je ne peux dire honnêtement si mon père m'aimait ou non, ne l'ayant jamais entendu de sa bouche; beaucoup me disent que oui mais ce n'est pas pareil que si la personne vous le dit n'est-ce pas Lecteur ?

Ma mère me dit souvent que mon père et moi nous ressemblons atrocement. J'ai les mêmes gestes et mimiques par moments : la façon que j'ai de regarder la mer, la façon dont je tiens mon cigarillo ou mon regard perdu dans le vague, la façon que j'ai de m'arrêter et d'aider silencieusement quelqu'un sans attendre d'entendre un merci. 

Nous étions des fuyards des sentiments. Nous nous aimions sans doute en secret comme deux imbéciles incapables de communiquer; seulement d'essayer de capturer l'autre par des images. Jamais réellement ensemble, toujours dans deux bulles à s'observer à la dérobée.
Néanmoins, je ne peux pas dire que je regrette de ne pas lui avoir dit des choses ou fait d'autres; jamais. Et malgré le mal qu'il a pu me faire, je ne regretterais jamais que cet homme, Marc, fût mon père.


Mon pauvre, triste et maladroit papa.



Ce que mon coeur se rappelle ce ne sont pas les cris et les larmes, l'alcool, les coups manqués. Cela ma tête s'en charge.
Le coeur lui se rappelle des sorties en moto, des heures à réparer celle-ci dans le cambouis, des plats chaleureux, des moments tranquilles dans la même pièce sans un mot, de la dernière accolade qui fût le pardon empli de promesses d'avenir.



Alors je t'ai aimé, je t'aime et je t'aimerais.





samedi 24 octobre 2015

Le samedi de l'interlude musical au carré - Supertramp et Elliott Smith

La semaine passée je n'avais pas pu publier, présence d'une autorité suprême oblige.
Voici donc deux chansons pour compenser !




Elliott Smith - Elliott Smith
Musique adorée : Needle in the hay



Supertramp - Breakfast in America
Musiques adorées : Gone Hollywood, Breafast in America, Goodbye stranger, Take the long way home

samedi 10 octobre 2015

Le samedi de l'interlude musical - Lily Allen




L'interlude musical sera un article sans texte, juste une proposition, une découverte d'un album d'un ou une artiste que j'aime et qui correspond à l'humeur du moment. Il y aura énormément de choses différentes car tu comprends, Lecteur, i'm a special snowflake.

Lily Allen - Alright Still
Musiques adorées : Knock'em out, Not big, Friday's night, Littlest things

lundi 5 octobre 2015

W.A : l'homme qui m'a fait aimer.



Le cinéma n'est pas une de mes passions. J'aime regarder des films mais je ne suis pas cinéphile au point d'en connaître l'histoire, le monde ou les détails techniques. J'aime conserver un brin de stupidité le concernant comme cela je suis un peu moins déçue s'il vient à me déplaire. Je l'excuserais en m'accusant.
Néanmoins, il y a des sagas et des réalisateurs ainsi qu'acteurs dont j'aime, presque à la folie, le travail. Wes Anderson est justement l'un d'eux.

Même si je reconnais que sa psychologie des personnages et ses scénarios sont à la limite de l'irréprochable, ce n'est pas ce qui m'attire chez lui. Ce que j'aime dans le cinéma d'Anderson c'est son attention. Chaque film est extrêmement travaillé visuellement, chaque détail, code couleur, graphisme, plan de scène à tel point qu'en citant peu d'éléments on trouve sans aucune difficulté le propriétaire. Considéré encore, à tort à mon sens, comme un réalisateur de niche, Anderson est de ces réalisateurs qui travaillent leur film comme un petit bijou de rêve tout en restant dans les frontières du réalisme. N'oublions pas non plus les répliques souvent acerbes, douloureuses mais aussi empruntes d'une certaine tendresse et mélancolie sur la vie et les relations.




Car le cinéma d'Anderson traite souvent de cela : la vie et ce qui nous lie. On s'identifie sans aucune difficulté à un personnage, quand bien même celui-ci peut être exagéré à la limite du ridicule et du mauvais goût. Parmi ceux que j'adore (voire vénère, oui je vais jusque là) il y a Margot Tenenbaum, Richie Tenenbaum, les frères Whitman, Dirk Calloway, Ash et Max Fischer. Pour moi ces personnages sont à la fois la quintessence positive et négative de l'être humain. Tout en restant profondément attachants. Ce que je trouve être un vrai tour de force de la part du réalisateur. Après ce sont ceux que j'aime le plus, évidement j'aime TOUS les personnages de Wes Anderson mais voici pourquoi ceux-ci sont mes favoris.


6. Ash, Fantastic Mr. Fox

Ash est le fils de Mr. Fox. Le thème de la relation "mauvais" père - enfant est d'ailleurs récurrent chez Wes Anderson. Mr Fox qualifie son fils de "différent' de façon assez ironique sans vouloir réellement essayer de comprendre son enfant. Ash, quand bien même il essaie en s'améliorant en athlétisme et autres talents, ne parvient pas à attirer l'attention de son père et finit par être jaloux de son propre cousin car celui-ci est tout ce qu'il aimerait être. Ash est la cristallisation même de tous les sentiments "négatifs" liés à l'adolescence : il veut être "normal aux yeux des autres" mais fini le plus souvent incompris et s'enfonce donc dans un comportement amer et déprimé. Je trouve son personnage presque plus important que Mr. Fox lui-même notamment parce qu'il est plus profond dans son évolution tout au long du film : au départ froid, cynique et impoli (voire méchant avec son cousin), Ash prend peu à peu conscience que son père n'est pas tout, qu'être différent n'est pas si mauvais et que les autres sont là pour nous enrichir et non nous enfoncer. C'est une évolution très classique voire cliché du teenager mais, dans le cas présent, je trouve Ash très touchant car les mimiques données au personnage poussent ses états de colère et d'innocence au plus haut point ce qui nous fait nous sentir proche du personnage. Quand bien même il est un renard, Ash EST cette partie de notre vie où nous voulons à la fois l'amour de nos parents ainsi que notre libération d'eux, le regard des autres nous importe comme il nous débecte et ainsi de suite. Avec le recul, je considère encore maintenant Ash comme le meilleur personnage d'adolescent que j'ai pu voir. Enfin je le vois comme un adolescent.



5. Dirk Calloway, Rushmore

Ah Rushmore, certainement l'un de mes Wes Anderson favori avec the Royal Tenenbaums. La dynamique Dirk/Max est d'ailleurs assez intéressante, sorte de relation maître/protégé. Dirk est un peu le sidekick de Max (le personnage principal). Mais si l'on se cantonne uniquement à cela alors on perd beaucoup de chose. Pour moi, Dirk est aussi la conscience de Max, l'idée gênante dans le coin de l'esprit que ce qui est à Rushmore ne peux perdurer éternellement, qu'il y a une fin et donc un besoin de transmettre les choses. Avec son ironie et sa gueule d'ange, Dirk Calloway est un personnage que je trouve presque plus "fort" que Max; le gamin a conscience de tout de qui se passe, voit les choses avec un regard quasiment adulte par moments (faisant donc passer Max Fischer pour un enfant égoïste). On ne le voit qu'assez peu à mon goût même s'il a une scène absolument géniale où il crache sans vergogne sur la voiture de Bill Murray.
Le fait que Mason Gamble a été choisi pour ce rôle ne m'a jamais étonnée, l'ayant vu dans Bienvenue à Gattaca (Lecteur si tu n'as pas vu ce film honte sur toi et ta famille ou tes grands ancêtres) où il joue le personnage enfant de Vincent. Il a déjà l'expérience de ce type de personnage qui même enfant pose un regard adulte et sans détour sur les choses.
Au final, Dirk Calloway est un peu le Watson de Max Fischer et ça c'est cool ma gueule.



4. Les frères Whitman, The Darjeeling Limited

En plus d'être joués par trois acteurs que j'adore, les frères Whitman sont pour moi un élément perturbateur parmi la création d'Anderson. En effet, la plupart du temps les personnages sont construits comme des entités individuelles qui peuvent ensuite être réunies dans un fond familial, amoureux ou amical; or les frères Whitman ne peuvent être vus qu'ensembles, séparer les frères revient, d'une certaine manière, à déchirer "l'être" qu'ils forment. Au début du film justement ils sont séparés, ne se parlent plus et sont, un peu gravement, des perdants sans grand intérêt sur les bords et c'est ce voyage qui va les faire se réunir et exister de nouveau. Schéma classique de nouveau mais à grand coup de répliques acerbes et drôles, situations coquasses et finesse d'image, Wes Anderson arrive à faire de 3 sombres idiots, 3 personnes liées (toujours un peu crétins sur les bords évidemment). C'est pour cela que je dis LES frères Whitman car au final chacun d'eux représente le bon et le mauvais que pourrais porter  un humain en lui. Et là où l'idée est belle c'est quand ils décident de laisser leur malaise en faisant se voyage ensemble. Ils sont plongés, noyés dans cette déprime et ce mal-être de vivre chacun à leur manière mais décident de le soigner ensemble. L'idée que ce soit par un train n'est pas non plus sans symbolique car chaque frère a pris des chemins différents et quand ils décident de partir ensemble, ces chemins s'entrecroisent d'une certaine manière au moyen des fenêtres des cabines laissant défiler le paysage. Ainsi, quand les frères sont plusieurs à voir un paysage chacun communique à l'autre son vécu et ces chemins ils doivent les retraverser afin de retrouver ce sentiment perdu qui les unissait et les faisait se sentir "chez eux" quand ils étaient ensemble. Ainsi, vouloir parler d'un frère plutôt que d'un autre reviendrait, à mon sens, à "détruire" ce que le film construit : une réunion.



3. Max Fischer, Rushmore

Beaucoup considèrent Max Fischer comme LE personnage de Wes Anderson; quand bien même je l'apprécie beaucoup, je ne peux pas être de cet avis. Fischer représente conjointement Wilson et Anderson : l'un s'est fait renvoyé d'une école, l'autre a fait ses études en privé etc etc et tout ceci nous donne l'écriture de Max Fischer. En cela, le "matériau" de base du personnage est très personnel et colle trop à Wes Anderson. Max serait, en quelque sorte, son alter ego rêvé.
Parce que Max Fischer est le sale petit con égoïste que l'on a tous et toutes rêvé d'être : égoïste, imbu de lui-même, particulièrement conscient de sa forme de supériorité, il ne trouve d'intérêt que dans les activités hors des cours car il y dirige etc... En bref, la personne que, si on l'avait côtoyé, on aurait détesté et admiré à la fois. Néanmoins, il évolue au travers de son amour rejeté, de ses amitiés de longues date (Dirk) ou nouvelles (Blume) qui se transforment relations ennemies pour finalement se réconcilier. Max Fischer est une sorte de Peter Pan du "monde réel" : profitant allègrement de la bourse lui permettant d'étudier à Rushmore, il veut oublier ses origines pour ne plus rester qu'éternellement à l'école, il rêve constamment, ne laisse pas la réalité le toucher. Pour autant, le Monde lui se charge de finalement briser cette bulle et on assiste, avec une joie presque malsaine par moments, aux baffes que se prend le personnage trop sûr de lui. Même si la trame du petit con devenant moins petit con reste un classique, Anderson (fort de ses expériences et de celles de Wilson) a su tourner le film avec une finesse qui ne donne pas l'horrible impression d'une subtilité d'éléphant lâché en pleine Pampa.
Au final, Max Fischer produit un effet de catharsis sur ceux qui regardent Rushmore.



2. Richie Tenenbaum, The Royal Tenenbaums

Non content d'être inspiré d'un personnage réel (un joueur de tennis suédois du nom de Bjorn Borg) et d'avoir une des scènes les plus puissantes du répertoire de Wes Anderson, Richie est juste incroyable. Le comique mélancolique incarné. Plongé dans le tourment de son amour pour sa soeur (à la limite du Purgatoire comme attitude), il continue tout de même à porter le même polo, les mêmes bracelets, lunettes et bandeux que quand il était plus jeune adulte (période à laquelle Margot se marie et où son "temps" s'arrête). Naïf et profondément gentil, Richie est le genre de personnage qui n'arrive pas à éprouver réellement de la haine ou de la colère contrairement à son frère Chase; ce "manque de caractère" d'une certaine manière est ce qui fait qu'il se lie avec Royal; il est malléable, tranquille et aime son père sans attendre réellement en retour une reconnaissance de celui-ci. Il reste néanmoins quelqu'un fuyant la réalité par diverses moyens (tout comme Eli) très symboliques : le voyage en mer, dormir sous sa tente d'enfant (la même que l'escapade au musée avec Margot), ses habits, ses lunettes. Pour autant quand celle-ci le rattrape à un point où fuir ne sert plus à rien, il ne veut plus être "Richie/Bower" et utilise un moyen extrême (le suicide) pour s'en libérer. Et cela passe par un rituel façon rise like a phoenix; notamment par les cheveux. Si on remarque bien, il a exactement la même coupe que son "moi" enfant (toujours symbolique blablabla); ainsi, plus que la barbe, le sang ou les lunettes, c'est le moment où il se coupe les cheveux qui me subjugue le plus. Il abandonne totalement ses souvenirs, cette vie qu'il a vécu et à laquelle, il ne souhaite plus être accroché. Durant toute la scène, le regard de Luke Wilson est incroyable : une tristesse et une résignation infinie y sont incrustées. Et de nouveau, le travail de graphisme/lumière/couleur de Wes Anderson apporte à la scène une empathie au personnage. Rien n'est racoleur ou vulgaire, c'est juste triste.
J'ai songé à mettre Richie en premier justement pour cette profonde mélancolie et cet humour involontaire qu'il suscite mais, à la réflexion, il m'a semblé que justement, il me faisait trop penser à quelqu'un comme un ami. Et Margot et bien...



1. Margot Tenenbaum, the Royal Tenenbaums

LE personnage de Wes Anderson qui est mon idole. Oui je vais loin mais Margot en vaut la peine. De son attitude, à son maquillage, sa discrétion, ses habits (bordel de pute elle est flanquée quasiment uniquement de polos Lacoste !) et même sa rébellion silencieuse. Car je vois Margot comme une punk, hipster mais une punk quand même; elle a intégré être hors de tout et elle l'utilise comme un rempart contre le monde et notamment le narcissisme qui règne chez les Tenenbaums. Ne pas dire qu'elle fume, ses paroles mesurées mais toujours brutalement honnêtes, le tapotement de son doigt en bois par défiance aux silences honteux et moraux qui bordent sa vie. Honnête sans l'être totalement, Margot fait rêver voire fantasmer. Je pense que sans aucune modestie on peut qualifier ce personnage de muse tant elle est énigmatique et "réelle" à la fois. Le seul moment où on la voit perdre ses moyens est dans la scène de la tente avec Richie quand elle voit ses blessures, elle est émue et presque ravagée par cette réalité de douleur (tant physique que morale) à laquelle elle a voulu échapper par son silence et son cynisme. Durant ces quelques minutes, Margot Tenenbaum est juste Margot, enfant adoptée amoureuse de son frère adoptif dont elle est la cause de la tentative de suicide. Celle qui, durant tout le film, semblait planer au dessus des autres avec des ailes plombées de regrets tombe et se mange la gueule pour remonter. En cela, je trouve ce personnage infiniment humain et divin à la fois. Elle est cette révolution tranquille féminine, voulant vivre comme bon lui semble tout en étant perdue face aux choix de vie qui peuvent se présenter à elle. En parlant de ceci, je pense tout particulièrement à la scène où Eli lui dit ne plus être amoureux d'elle et qu'elle lui répond qu'elle ne savait même pas qu'il l'était. On se moque au départ d'Eli mais Margot est clairement déstabilisée par cela et semble même regretté de ne pas s'en être rendue compte avant. De nouveau comme avec son mariage ou l'attitude de son père, elle subit un choix social qui influe sa vie.
Margot est une de mes muses et je crois que si un jour je rencontrais Wes Anderson, je pleurerais comme une idiote en le remerciant de l'avoir créée. Et Gwyneth Paltrow de l'avoir jouée également.



Je finirais cette déclaration d'amour sur des images tirées des films. Si poétiques et graphiques, je ne me lasse jamais de voir les films de Wes Anderson. Quand je dis que celui-ci m'a fait aimer, c'est dans le sens large du terme "amour"; ses films transpirent, dégoulinent d'amour mais pas de cette solide et franche amitié à la buddy-cop movie ou mièvre comme pas deux façon comédie romantique. Non, Wes Anderson aime ses personnages et la vie en général et cela se ressent très clairement dans ses films; au final, je reste convaincue qu'en regardant du Wes Anderson, on finit par apprécier les petites aventures du quotidien, les rituels, les objets, les mimiques que les gens font. On pose sur le monde qui nous entoure un regard plus amoureux et tendre; et franchement, dans la merde dans laquelle on peut se trouver par moment, bah c'est pas désagréable de trouver de la joie dans la vision d'un chat ronronnant doucement sur votre coussin favori.










Vous remarquerez sans doute que j'ai pas mal d'images avec Suzy Bishop de Moonrise kingdom sans pour autant l'avoir cité en tant que personnage favori; c'est tout simplement que j'aime l'entité de Suzy mais pas le personnage, pour moi Moonrise kingdom est un conte où chaque élément a une importance et je ne saurais en élever un au-dessus d'un autre. Et si tu veux j'ai même un pinterest consacré à Wes Anderson.