samedi 26 septembre 2015

Revanche ou mise en lumière ?


J'aime la Mode, c'est un fait.
Et je dis bien la Mode, la grande, la sublime, celle qui est la matrice de tous les styles quel que soit le pays, la culture ou la musique ou autre inspiration qui peut générer un nouvel enfant. Il est vrai, également, que j'ai quelques préférences (qui n'en a pas ?) mais j'essaie toujours de garder au maximum mon esprit ouvert. Cela passe à grand coup de bouquins, reportages, expos et autres découvertes musicales ou scientifiques.

Il y a, dans ces mouvements (plus que des styles) que j'apprécie, le Lolita. Tout du moins, ce que j'en connais. Oui parce qu'à l'heure actuelle, je me demande encore si nous pouvons toujours parler d'un seul et même mouvement ou s'il faudrait plus parler d'une rupture entre deux époques. Mais ce sera l'objet d'un autre billet (avec des photos et tout, tu comprends Lecteur ?).

Aujourd'hui nous avons trois ambassadrices Lolita en France et il en est de même pour d'autres pays (le nombre pouvant varier); initiative intéressante mais qui demande à être mieux exploitée par moments mais ce n'est pas le sujet.
L'une d'elles est Pom, dont je vous invite à lire le blog ou encore la page FB, que j'apprécie beaucoup. Nous ne sommes pas amies, de vagues connaissances tout au plus soyons honnêtes mais il se dégage d'elle une très grande bonté et une délicatesse dans le regard qui fait se sentir à l'aise voire rassurée quand on lui parle. Bon en plus nous sommes toutes les deux du Sud, nous devons renifler ce genre de choses. Dernièrement, il y a eu un ramdam autour d'elle car elle a participé à une émission de télé réalité, les Reines du Shopping. Personnellement, je n'en ai pas vraiment eu cure, je ne voyais aucunement sa participation comme une occasion de montrer le Lolita sur une chaîne de grande diffusion. Les trop nombreux reportages réalisés auparavant par certaines chaînes ne m'avaient pas fait vomir mes entrailles non plus. Et puis, je regardais déjà les reines du shopping auparavant de temps en temps car, que vous les vouliez ou non, madame Cordula connait son métier (et son accent est merveilleusement entraînant).

J'ai été contente que Pom gagne, sa tenue était, effectivement, originale tout en restant dans SON caractère à elle. Bon après il y a aussi le fait qu'il y ait du bleu *koffkoff*.
Néanmoins, le ramdam m'a posé soucis. Il y avait comme une agitation qui secouait les gens de la communauté Lolita, comme si cette participation n'était plus une simple candidature mais une occasion de pointer du doigt les médisants qui "disent que". Je lisais nombre de commentaires écrivant "d'habitude je ne regarde pas mais là..." ou "je n'aime pas cette émission de mode moldue" etc etc. et je restais perplexe. 
 
Les gens sont-ils tellement en recherche d'une forme d'approbation de la part de la masse ? Souhaitent-ils prendre une forme de revanche inconsciente sur ces personnes qui les critiquent sans connaître ? A-t-on réellement besoin de cette reconnaissance ?

À mon sens, ce qui n'était qu'une candidature s'est limite transformée en mini campagne pour la promotion du Lolita dans la têtes de quelques personnes. On a presque l'impression qu'il y a eu un énorme éclair de soulagement, des soupirs de satisfaction en voyant la gagnante. Pom a choisi les vêtements qu'elle aimait, pas parce que ceux-ci étaient estampillés Lolita mais parce qu'elle en apprécie les coupes à leur juste valeur. Point. Il ne faut pas aller chercher beaucoup plus loin. 
Que se serait-il passé si elle n'avait pas remporté la victoire ? Un nouveau pugilat de chaîne ? Les personnes si heureuses de cette mise en lumière seraient devenues des harpies griffues aux paroles haineuses ?

La plupart des Lolitas disent se contre ficher du regard des autres mais ces réactions montrent bien le contraire. Il y a une envie latente d'être reconnue, soutenue voire "admirée" par les autres. 

Néanmoins, elles ont le même type de réactions que d'autres face à ce qu'elles nomment la "mode normale" ou "mode moldue". Cela signifie donc que, dans un sens, le Lolita n'est qu'une part de l'être et non l'entier. En résumant le Lolita uniquement à son aspect vestimentaire soit c'est logique mais ce mouvement revendique une identité culturelle, une histoire et c'est là où le bas blesse. En perdant, trop souvent, de vue l'aspect culturel du Lolita au profit des falbalas et autres ennoblissements, la plupart des personnes se laissent gagner par le même scepticisme que les personnes extérieures au Lolita ont sur elles. Et l'on arrive à ce type de réaction "ENFIN, le lolita n'est pas descendu en flèche dans une émission grand public.". 

Mais tu sais Lecteur, Arte montre depuis des années des reportages sur le Lolita et autres contre-cultures et ce que tu appelles original en matière d'habits n'est rien d'autre que la "mode moldue" de l'ère victorien ou rococo version plus contemporain. Tu recherches donc l'approbation d'un public ayant pour histoire ces modes tout en négligeant, voire dédaignant, ce qui est à l'heure actuelle.

La Mode n'est qu'un éternel recommencement et elle diffère selon les pays, les cultures et l'histoire. Dire qu'une chose est meilleure qu'une autre et rechercher l'approbation de la masse sont deux choses inutiles. 
Pour la première, on ne peut librement comparer des philosophies de mouvement/réflexions/corps car elles sont différentes, elles sont plus là pour s'enrichir mutuellement qu'autre chose. Ainsi regardes par dessus tes drapés de dentelle et tu verras que la Mode est infiniment riche et généreuse.
Pour la seconde, à trop vouloir demander à une contre-culture d'entrer dans la lumière, elle perd toute sa saveur et son histoire. 

Ta liberté, tes revendications textiles valent-elles si peu ?

dimanche 20 septembre 2015

La prise de position.



Il y a des moments où on ne contrôle plus grand chose dans sa vie. Cela m'est arrivé très souvent; et avec mon caractère de control freak, on imagine à quel point cela m'était pénible.
Ce sont généralement dans ces moments de pur flou où un australien te dirait "Don't worry" que j'ai un besoin de contrôle pire que maladif. Le sujet sur lequel va porter ce besoin est souvent un objet, une couleur voire tout simplement mon corps et plus particulièrement mes cheveux. Pourquoi ? Allez savoir mais c'est toujours ma tignasse qui a fait les frais.
Passant de brune à prune, à rousse, à frangée avec la moitié des cheveux rouge à la Alias, courte comme une garçonne, lissée, décolorée, tressée... Bref je lui fais subir tout ce que je peux afin de calmer cette angoisse du flou. Car cette chevelure, cette arme de séduction féminine paraît-il, est la seule chose que j'arrive à vraiment totalement contrôler. Même mon corps au sens global me trahit.

Certes, je n'ai jamais fait des cheveux licorne, tout bonnement parce que j'ai la flemme mais pour moi ces changements étaient mes "Fuck it" à la face du Karma. Notamment mon side-cut quasi à blanc.
Celui-ci est le plus "hardcore" que j'ai pu faire.
L'idée me trottait dans la tête depuis longtemps mais j'oscillais toujours entre "ah je sais pas", "ah il faut entretenir" et le mythique "mais et on va pas m'emmerder ?". Parce que ce qui m'énerve tout autant que le flou, c'est cette question que l'on te pose :

"Pourquoi tu as fait ça ?!"

Parce que c'est fengshui.
Parce que Dieu m'a dit de le faire et que je suis la réincarnation de Jeanne d'Arc before grillade.
Parce que c'est tendance.
Parce que j'avais envie.
Parce que j'ai perdu un pari.
Parce que je voulais voir ta tronche de morue quand je m’amènerais devant toi.
Parce que.

Mais je l'ai fait ce minuscule side-cut. Cette toute petite part de peau à nue m'a finalement rassurée. Contrairement aux couleurs et autre, je sais cette parcelle est "unique" d'une certaine manière et donc à moi seule. C'est mon implantation capillaire, mes veines, mes tiffs que je rase; crois-le ou non mais cette simple action a un effet calmant presque orgasmique. Peu à peu j'arrive à reprendre le contrôle sur ce que je souhaite et tendre vers l'idéal corporel que je me fixe. Il fait beau de rêver sous les cocotiers.

Alors aujourd'hui, voyant mes cheveux recouvrir ce morceau de victoire, j'ai pris un rasoir cheap et j'ai combattu. Tranquillement, sans affolement. Répétant le geste de haut en bas, faisant glisser la lame sur ces rebelles naturels. Ce sont de longs morceaux qui partent, puis moins, puis la peau.
Râpeuse et libre.

Mon morceau de liberté était de nouveau à nu.
Et cette tuerie m'avait apaisée.



Entre thé, pluie, gros pulls et petit cigare.


Blog-chan renaît une nouvelle fois. Une dernière peut-être ? Je l'espère, être ainsi dans l'inconstant et la renaissance cybernétique perpétuelle est lassant à la longue. Mais je me laisse une dernière fois allée à ça.
Il y aura de tout : de la pensée inutile à ta vie, de la nourriture, de l'image, de la musique, des tissus.


Alors toi qui lit, par inadvertance ou volonté, sois le bienvenue dans ce qui est sans être.



                                                                    Bienvenue chez le Renard Bleu.